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Iles Eparses : « La France ne respecte ni la géographie, ni l’histoire, ni le droit international »

Pour l’avocat Philippe Disaine Rakotondramboahova, Madagascar est parfaitement légitime à « exiger de pouvoir exercer sa souveraineté » sur l’archipel, dont il réclame la restitution depuis plus de quarante-cinq ans.

Publié le 15 novembre 2019 à 12h13 Temps de Lecture 2 min.

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Le président français, Emmanuel Macron, sur l’île de Grande Glorieuse, dans l’océan Indien, le 23 octobre 2019.

Tribune. Après des décennies de domination française, Madagascar a accédé à l’indépendance le 26 juin 1960 : on fêtera bientôt ses 60 ans. Pourtant, mercredi 23 octobre, le président Emmanuel Macron a fait escale sur l’île de Grande Glorieuse, au large de Madagascar, et a cru bon de rappeler : « Ici, c’est la France, c’est notre fierté, notre richesse », ajoutant ces mots sibyllins : « Ce n’est pas une idée creuse. » Pourtant, si dire « ceci est à moi », en dépit de la géographie, de l’histoire et du droit international est bel et bien une « idée creuse », voire une provocation, comme cela est perçu par les Malgaches.

En effet, lors de sa première visite d’Etat en France, du 28 mai au 3 juin, le président, Andry Rajoelina, avait solennellement demandé à son homologue français de mettre en place une commission mixte afin de trouver une solution pour la restitution des îles Eparses [revendiquée par Antananarivo depuis 1973], dont Grande Glorieuse fait partie, à Madagascar. Emmanuel Macron avait répondu positivement à cette demande et avait semblé ouvert à une restitution ou à une cogestion en bonne et due forme, car, comme il l’avait lui-même souligné, cette question « mérite mieux que les cours de justice internationale ».

Les îles Eparses constituent un archipel, qui entoure la grande île de Madagascar. Si la France continue de déclarer qu’elles lui appartiennent, c’est parce qu’elle a pris soin, trois mois avant la déclaration d’indépendance de Madagascar, de préserver ses intérêts par un décret opportun plaçant ces îles sous l’autorité du ministre chargé des départements et territoires d’outre-mer. A l’époque, le général de Gaulle avait voulu conserver une zone économique exclusive de 640 000 km2 riche en pétrole, en gaz et en richesses halieutiques.

Requête approuvée par l’ONU en 1979

Or, ce décret français du 1er avril 1960 n’est pas opposable à Madagascar, qui a accédé au statut de République autonome dès le 10 octobre 1958. L’article 1 de sa Constitution dispose que « nul ne peut porter atteinte à l’intégrité territoriale de la République » et que « le territoire national est inaliénable ». Par conséquent, Madagascar est parfaitement légitime à exiger de pouvoir exercer sa pleine et entière souveraineté sur les îles Eparses.

Du côté malgache, ni coup de force ni déclaration pompeuse. Antananarivo ne fait valoir que le droit. Ainsi, pour protéger son espace maritime, plusieurs décrets ont été pris et ont abouti à la loi du 3 février 2000 portant refonte de son code maritime. La France ne le respecte pas. Madagascar a également déposé une requête à l’Assemblée générale des Nations unies, qui a été approuvée par une résolution du 12 décembre 1979. La France ne la respecte pas. Ce faisant, la France ne respecte pas non plus la résolution de l’ONU du 24 octobre 1970 portant déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les Etats, conformément à la Charte des Nations unies.

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